Peut être que ce qui est primordial, en nous, c’est notre imagination.

Entre le désir et la chose désirée, il peut y avoir une plus ou moins grande quantité d’imagination. Essayons de comprendre cela.
Si mes yeux tombent sur une pomme, je peux avoir soudainement le désir de la croquer. Ici, le désir suit un chemin raccourci. Il s’exprime presque instinctivement, et ma main saisit la pomme et la croque.
Par contre, si là, en écrivant ces phrases, je me mets à désirer manger ce soir des lasagnes, il se passe autre chose. Mon imagination s’active et trouve la place pour se développer, de telle manière que je vais visualiser, mais peut être aussi sentir de manière presque physique l’odeur, la texture le goût etc.

Il est vraisemblable que tout à l’heure, en ce qui concerne la pomme, les mêmes choses se sont produites, mais dans un rapport au temps, dans une fulgurance complètement différente.

Ceci laisse intuitivement penser que dans un cas, le langage du désir prend le temps de se développer: le désir me parle, alors que dans l’autre il agit, en ne prenant pas le temps de me parler, si ce n’est pour me commander de faire...

L’imagination serait donc le langage du désir, lorsque les conditions sont réunies pour que le désir me parle.